(Les liens vers les sources correspondantes se trouvent sur la version en langue anglaise.)
DÉTENTIONS ET ARRESTATIONS ARBITRAIRES
Tout au long de la semaine, les procureurs ont ordonné la détention d'au moins 110 personnes pour des liens présumés avec le mouvement Gülen. En octobre 2020, un avis du Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire (GTDA) a déclaré que l'emprisonnement généralisé ou systématique de personnes ayant des liens présumés avec le groupe pouvait constituer un crime contre l'humanité. Solidarity with OTHERS a compilé une base de données détaillée pour suivre les détentions massives liées à Gülen depuis un coup d'État manqué en juillet 2016.

10 janvier : En dépit des décisions de la CEDH et des recommandations de l'ONU, les autorités turques ont arrêté 85 personnes dans le cadre d'opérations nationales visant des liens présumés avec le mouvement Gülen, comme l'a annoncé le ministre de l’Intérieur sur les médias sociaux.
11 janvier : Mervane Albayrak, condamnée à 6 ans et 3 mois pour des liens présumés avec le mouvement Gülen, y compris l'utilisation de ByLock, a été emprisonnée à Edirne bien qu'elle ait un fils de 3,5 ans atteint de dystrophie musculaire de Duchenne (DMD), une maladie qui nécessite des soins constants.

DISPARITIONS FORCÉES
Aucune nouvelle de Yusuf Bilge Tunç, un ancien travailleur du secteur public qui a été licencié par un décret-loi au cours de l’état d'urgence de 2016-2018 et qui a été signalé disparu le 6 août 2019 dans ce qui semble être l’un des derniers cas d'une série de disparitions forcées présumées de critiques du gouvernement depuis 2016.
LIBERTÉ D’EXPRESSION ET DES MÉDIAS
7 janvier : Le journaliste Ahmet Erkan Yiğitsözlü a été brièvement détenu dimanche pour la 14e fois en raison d'un message sur les réseaux sociaux critiquant le président Recep Tayyip Erdoğan, dans lequel il accusait les membres de l'AKP au pouvoir de donner la priorité à la « corruption et au profit » plutôt qu'au sacrifice personnel.

9 janvier : La Turquie a bloqué l'accès à sept sites d'information critiques à l'égard du gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP), dont Yeni Demokrasi, Mesopotamia News Agency (MA), Umut Gazetesi, Özgür Gelecek, Alınteri, Halkın Günlüğü, et Kızıl Bayrak, en invoquant des préoccupations liées à la sécurité nationale et à l'ordre public.
10 janvier : Le journaliste de Kocaeli Gazetesi Cihan Polat a été arrêté par la gendarmerie en raison de son article intitulé « Allégations choquantes sur le conseiller et le frère de Katırcıoğlu de l'AKP ». Le membre du conseil municipal du CHP d'İzmit, Nazım Gençtürk, cité dans le même article, a également été placé en détention dans le cadre de la même enquête.

DÉFENSEURS DES DROITS HUMAINS
10 janvier : L'acte d'accusation préparé par le Bureau du Procureur Général d'Ankara contre la défenseuse des droits humains Nimet Tanrıkulu a été accepté par la 17ème Haute Cour Criminelle d'Ankara, demandant qu'elle soit punie pour 'appartenance à une organisation terroriste'.

INDÉPENDANCE JUDICIAIRE ET ÉTAT DE DROIT
11 janvier : Un total de 17 résumés de procédures visant à la levée de l'immunité parlementaire ont été soumis à la Grande Assemblée Nationale de Turquie (TBMM), visant 14 députés de l'opposition, y compris le Président du CHP.
13 janvier : Le ministère de l'intérieur a nommé le gouverneur du district d'Akdeniz comme administrateur pour remplacer les co-maires du parti DEM du district d'Akdeniz de Mersin, suite à leur arrestation, tandis que trois membres du conseil municipal détenus ont également été démis de leurs fonctions.
MINORITÉ KURDE
9 janvier : Lorin Aryen Turğut et Kenan İldeniz, membres du Conseil provincial de la jeunesse du Parti de l'égalité et de la démocratie du peuple (Parti DEM) à Van, ont été arrêtés par la police devant le bâtiment provincial du parti à Van.
10 janvier : Les autorités turques ont arrêté Hoşyar Sarıyıldız et Nuriye Aslan, co-maires du parti pro-kurde Égalité et Démocratie des Peuples (parti DEM) dans le district d'Akdeniz, province de Mersin, lors de raids tôt le matin.

RÉFUGIÉS ET MIGRANTS
6 janvier : Le maire turc controversé Tanju Özcan admet avoir imposé des mesures illégales aux réfugiés syriens, notamment en limitant leur accès à l'eau, en interrompant l'aide sociale et en fermant les entreprises appartenant à des Syriens à Bolu, dans le cadre d'efforts visant à les forcer à quitter la ville.

8 janvier : Les autorités turques ont expulsé la semaine dernière une mère syrienne, Fatim el Musa, vers la Syrie, laissant ses cinq enfants, dont un de 4 ans, derrière elle en Turquie, malgré son statut de protection temporaire, une affaire judiciaire en cours et la contrainte de signer un formulaire de retour volontaire, une mesure condamnée par son avocat comme une violation du droit turc et international.
TORTURE ET MAUVAIS TRAITEMENTS
6 janvier : Mehmet Parlak, un détenu souffrant d'une grave maladie rénale, a été appelé d'urgence par sa femme pour être libéré en raison de la détérioration de son état de santé.

9 janvier : Des détenues de la prison pour femmes de Bakırköy à Istanbul ont été soumises à des fouilles à nu et à un retrait forcé de leurs chaussures avant les visites publiques, celles qui refusaient ces pratiques ne pouvant pas assister à leurs visites.
10 janvier : Hüseyin Ermiş aurait été soumis à la torture et à d'autres mauvais traitements, entraînant des blessures, après avoir été arrêté le 25 décembre 2024 dans le quartier de Fatih à Istanbul et emmené au commissariat de police de Balat.

RÉPRESSION TRANSNATIONALE
7 janvier : La Turquie a gelé arbitrairement les avoirs de neuf organisations basées aux États-Unis, dont la Fondation Niagara et la Midwest Association of Turkish-Americans, en raison de leurs liens présumés avec le mouvement Gülen, même si aucune de ces organisations n'a d'actifs en Turquie.
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